lundi 23 mars 2009

L'Or des talus

Malgré l'ambiance hall de gare du Salon du L., les chasseurs de dédicace et les montagnes de papier gâché, entre le pâté tiède et les rognons, je suis aussi tombée sur L'Or des talus, premier roman de Jean-Louis Carrasco Peñafiel, publiée par une jeune maison d'édition toulousaine, Délit. L'Or des talus est l'histoire d'une errance, moins géographique que psychologique, celle d'un jeune homme, narrateur du récit, Julien.

Ce qu'il y a de dérangeant avec le mot « errance », c'est qu'il n'offre qu'une dimension hasardeuse. L'Or des talus relate la dérive de Julien, les événements, les rencontres, les peurs qui l'ont provoquée et la parsèment. Tout au long de son parcours sans but, Julien se heurte, et cette violence est rendue par un langage comme mimétique de cette existence confiée à l'aléa et l'excès, empreinte de malaise et de désœuvrement : vivant, cru, exprimant décalage et dislocation. Julien aime, tue, subit, se souvient, admire le luisant d'une porte qui lui rappelle le crâne chauve de son voisin. Il règne dans l'écriture une tension qui ne se rompt qu'à la fin. Plein d'amour et d'horreur, ce roman n'épargne ni son antihéros ni son lecteur, et donne à voir un chaos qui n'est rien moins qu'humain. C'est sans concessions, on en sort démuni (mais pas de là à pousser son ami(e) à la prostitution).

L'Or des talus
Jean-Louis Carrasco Peñafiel
Délit éditions
www.deliteditions.com

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