samedi 18 avril 2009

Alice Lorenzi


Alice Lorenzi est à mes yeux l'une des auteurs de bande dessinée les plus intéressants. Son univers, inquiétant, dense et passionnant, est habité d'ombres et de végétaux qui grouillent et créent une atmosphère à la fois délicate et oppressante. L'amour fini souvent dans un bain de sang, d'étranges jeunes femmes évoluent  entre rêve et cauchemar, et il paraît que dans le Nord on enterre les rivières et on les tue… Les dessins d'Alice Lorenzi dégagent puissance et beauté, amplifiés par son usage d'une certaine forme de merveilleux pour évoquer les sentiments, chacun de ses récits laissant l'impression d'un  voyage énigmatique.

Les Heures de verre, Alice Lorenzi, la 5e couche, 1ère image
Pourquoi me fuir, fanzine auto-édité (il y en a un ou deux autres), 2e image
Participations régulières au collectif Le Nouveau journal de Delphine et Marinette, Les Taupes de l'espace

mardi 14 avril 2009

Juste une image que j'aime bien

C'est une affiche promotionnelle pour un livre jeunesse, édité par une toute jeune maison, Hélium, intitulé Ma grande sœur m'a dit, écrit par Gilberte Niamh Bourget et illustré par Julia Wauters. J'avais pu découvrir le travail de cette dernière dans le fanzine strasbourgeois Écarquillettes, trimestriel de bande dessinée et d'illustration, ainsi que dans Marie-Françoise, magazine de la femme moderne sérigraphié,  publié par le collectif Troglodyte, et j'avais déjà aimé son style au charme désuet.

www.helium-editions.fr

www.juliawauters.ultra-book.com, le site de Julia Wauters
www.demaindernierdelai.over-blog.com, le blog de Julia Wauters

www.troglodyte.eu
www.troglodyte.eu/ecarquillettes/

lundi 13 avril 2009

Fuck America


New York, 1953. Jakob Bronsky hante presque chaque nuit la cafétéria des émigrants au coin de Broadway et de la 86e rue : la cafétéria où se retrouvent ceux qui ont survécu au massacre organisé. Jakob Bronsky s'installe presque chaque nuit à une des tables du fond, et s'attelle à son roman, un roman sur son expérience des années de guerre, et espère ainsi retrouver ses souvenirs. Que s'est-il passé pour la famille Bronsky, victime du régime nazi, et dont les visas pour l'Amérique sont arrivés 13 ans trop tard ?
L'écrivain émigrant et crève-la-faim, quand il ne travaille pas à  son roman, Le Branleur, vivote de petits boulots, traîne sa solitude et ses problèmes avec les femmes, compte chaque sou pour pouvoir écrire le plus longtemps sans travailler, imagine des combines pour dîner à l'œil dans un restaurant huppé, mais en Amérique comme ailleurs, tout se paie, et il vaut mieux être riche, beau et bien-portant… Parmi clochards, putes, snacks miteux, cinémas à deux sous, Jakob Bronsky, looser magnifique, s'accroche à son rêve d'être édité et fantasme sur le cul d'une secrétaire de direction de Madison Avenue.
Fuck America, d'inspiration autobiographique, fait virer le rêve américain au grotesque, et happe le lecteur par sa vivacité, en partie issue d'un sens du dialogue particulièrement efficace.

Fuck America, Edgard Hilsenrath 
Éditions Attila
www.editions-attila.net

vendredi 3 avril 2009

Dorian Pimpernel

Je ne sais déjà plus comment j'étais tombée sur la page Myspace de ce groupe discret, mais talentueux, dont l'album Hollandia est malheureusement indisponible depuis un bout de temps et qui n'a pas non plus d'actualité au niveau des concerts… Mais si vous êtes amateurs de pop un peu élaborée et tintinabulante, je vous invite à aller faire un saut sur la page du groupe et à découvrir leurs belles mélodies et leur inventivité musicale.

www.myspace.com/dorianpimpernel

jeudi 2 avril 2009

Anouk Ricard


Je viens de découvrir un petit film d'Anouk Ricard (avec Francesco Rees) où elle met en scène les personnages de sa bande dessinée Anna et Froga (2 tomes), parue aux éditions Sarbacane et destinée à la base aux enfants (mais pas à des enfants imaginaires, lisses et parfaits) et qui met en scène le quotidien d'une petite fille, Anna, et de ses amis, qui sont des animaux : jeux, blagues, bêtises en tous genres, petits événements où l'un révèle sa gourmandise, l'autre sa prétention, le tout servi par un dessin vif et très libre, qui je trouve dénote le plaisir de l'auteur. Dans le petit film, on retrouve ce même ton décalé, sens du dialogue et des situations (souvent absurdes), le goût du pastiche qu'Anouk Ricard avait révélé dans Commissaire Toumi, toujours aux éditions Sarbacane, en épinglant les séries policières et les soap-operas, et du jeu et de l'expérimentation graphique à travers les supports et les matières (comme elle l'avait fait en fabriquant les personnages de Commisssaire Toumi avec du tissu, pour introduire chaque enquête).
Pour ma part, Commmissaire Toumi est l'une des bandes dessinées qui m'a le plus amusée ces derniers temps, par sa caricature et son kitsch (une des enquêtes porte quand même sur l'enlèvement d'un chanteur des années 80), sans compter les blagues stupides de l'adjoint Stucky, avec le même attrait au niveau du dessin, et un faible pour la femme du chanteur, sorte de caniche rose à la coiffure… très 80's…

Anna et Froga, Tu veux un chwingue ?, Anouk Ricard, éditions Sarbacane
Anna et Froga, Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?, Anouk Ricard, éditions Sarbacane
Commissaire Toumi, Le crime était presque pas fait, Anouk Ricard, éditions Sarbacane

Le film :
Youtube, Anna et Froga

ranouky.free.fr
anoukricard.blogspot.com