mercredi 20 mai 2009

La grande vie…


Quel titre caustique et plein de cynisme. Oui, vous allez rire, mais jaune… La grande vie narre le quotidien morne d'Adolphe Marlaud, petit homme sans envergure ni espérance particulières, habitant un appartement avec vue sur le cimetière, rue Froidevaux (et ce n'est pas une blague, la rue existe vraiment et longe effectivement le cimetière Montparnasse), d'où il surveille la tombe de son père. Lui même est surveillé par l'énorme Madame C., concierge, qui l'étouffe entre ses gigantesque mamelles et l'appelle son « petit chat bleu ». Adolphe Marlaud se décrit comme un «détenu modèle » ; il dit vouloir « vivre le moins possible pour souffrir le moins possible ». Cette nouvelle de Jean-Pierre Martinet évoque la solitude, la commune bêtise, un certain dégoût du genre humain, on ressent à la lecture un malaise mêlé pourtant aux accès d'humour noir et de burlesque de l'auteur… L'écriture est sans aucun doute puissante et cruelle, alors si vous cherchez de la guimauve, il va falloir passer votre chemin. Si ce texte vous met en "appétit", il y a ensuite le pavé qu'est Jérôme, considéré comme le chef-d'œuvre de l'écrivain (je ne m'y suis pas encore mise).

La grande vie, Jean-Pierre Martinet, éditions L'Arbre vengeur
Jérôme, Jean-Pierre Martinet, éditions Finitude


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