Quand en vient-on à attendre la mort sans guère sans s'en soucier, assis sur une marche devant la maison de sa copine, du moment qu'il y a de la bière au frais ? Quand donc traîner devant une galerie marchande en ruines peut-il devenir le seul horizon d'attente ? Quand est-ce qu'une arme devient un effet personnel au même titre qu'un jeu de clés ?
Un glissement s'est opéré, l'indifférence et l'ennui planent. Les journées s'étirent, vides, parfois violentes, voilà tout.
Dans ce premier livre, Larry Fondation, médiateur social à Los Angeles, fait voler la structure narrative en morceaux. Seuls les fragments pouvaient coller à la nervosité de l'écriture et du propos. Phrases sèches, isolées, énumérations, listes suggèrent la vacuité. On suit quelques instants d'existences, prélevés à dessein, qui font d'autant plus impression qu'on y a pas été menés progressivement. L'auteur trimballe, focalise, mais sans mettre le nez sur des phénomènes marquants. Car ce qui semble imprégner les quartiers décrits par Fondation, c'est bien l'abrutissement. On est loin des paillettes comme de l'explosion : c'est pire, c'est une forme d'état végétatif qu'on nous raconte.
Retrouvez ici un entretien avec Larry Fondation :
Sur les nerfs, Larry Fondation, Fayard noir
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